Tout, commence 4 mai 2020 4m2

A midi ce jour là, je me suis recueillie dans ces 4m2. J’ai délimité l’espace par de petites branches recouvertes de tissus de velours cousus à la main. Autour de moi un long bonnet également de velours dans lequel on peut s’envelopper complètement.

Objets d’un long processus

Lien au territoire et aux humains

Ici à Genève

Racines

Ce monde que nous avons construit et que nous continuons de créer est le résultat de multiples relations: interhumaines, interétatiques, avec la matière, avec le cosmos. Des relations s’articulant à plusieurs niveaux (nano, micro, méso et macro) de diverses natures, enchevêtrées, générant des interactions multiples dans un système complexe et ouvert. Etre c’est être relié. La relation nous accomplit et nous révèle. Elle est ce par quoi s’articule les êtres et les choses, ainsi que les éléments d’une totalité. Elle en définie les rapports, les modes d’appariement, par liaison, coalescence, combinaison, résonance, dissonance, disjonction ou disruption. Elle peut être vampirique, énergivore et chronophage: mais également nourricière, vivifiante ou féconde.

Extrait de : « Habiter le monde »  de Felwine Sarr

 

Reflets de l’intérieur

L’homme doit découvrir que tout ce qu’il voit dans la nature- Le monde pâteux et étranger des profondeurs de l’océan, les étendues de glace, les reptiles des marais, les araignées et scorpions, les déserts des planètes sans vie -- a son pendant à l’intérieur de lui-même. Il n’est donc pas réunifié avec lui-même avant d’avoir admis que »cette face cachée »de la nature et les sentiments d’horreur qu’elle lui inspire sont aussi « je ». Car toutes les qualités que nous admirons ou répugnons dans le monde autour de nous sont des reflets de l’intérieur- quoique d’un intérieur qui soit aussi un au-delà, inconscient, immense et inconnu. Les sentiments que le monde rampant des nids de guêpes et de la fosse du serpent nous inspirent se rapportent à des aspects cachés de nos propres corps et cerveaux, des aspects cachés de toutes les potentialités de cheminements et frissons méconnus, de vilaines maladies et de douleurs inimaginables.

Extrait de: »Eloge de l’insécurité » Alan W.Watts 1951